30/07/2007

L'identité nationale selon Hortefeux : indigence, amalgames et vieilles ficelles...

Brice Hortefeux, notre ministre de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Codéveloppement vient justement de développer, dans Libé, sa vision de l’"identité nationale".

C’est rédigé comme une mauvaise dissertation de philo. Sujet : "identité : héritage ou construction ?". Deux parties, deux sous-parties.

Première partie : l’identité comme héritage.
Première sous-partie : il faut le savoir, jusqu’à maintenant les deux piliers qui structuraient notre identité nationale, c’étaient le service militaire et l’ORTF (donc, si je comprends bien, quand t’étais une fille et que t’avais pas la télé… ).
Cela dit, maintenant : "Les temps ont changé : le service national a été suspendu et la communication, en grande majorité, privatisée au profit d’une multitude de chaînes thématiques. Qu’on le veuille ou non, une bonne partie de ce qui forgeait la Nation française s’est disloquée". Gloups.
On enchaîne ensuite (seconde sous-partie) sur tous les "facteurs extérieurs" qui ont approfondi cette dislocation. En vrac : l’Europe (oui, c’est écrit : facteur extérieur), la mondialisation, Internet (?!). En deux phrases on a fait le tour, résumé cinquante ans de mutations.
Conséquence sans transition : "les offres d’identités se sont élargies".
Pif pof, ça nous permet tout naturellement de déboucher sur "les communautarismes qui se développent".
Et on emballe la partie avec : "Au nom de quoi l’identité nationale serait la seule dont on ne pourrait plus parler ?". Bonne vieille technique rhétorique si chère à Sarko (quand, précisement, ça fait des plombes qu'ils nous en rabâchent les oreilles…!).

Deuxième partie : l’identité comme construction
Petit préambule façon ABC-de-la-philo sur l’adhésion, le choix, bâtir ensemble etc.
Première sous-partie : l’immigration-valeur travail, une déclinaison du cheval de bataille du patron. Trop de regroupement familial (ça a beau être un droit de l’homme, c’est un héritage : beurk), pas assez d’immigration économique (ça c’est du choix !).
Seconde sous-partie : la langue, la culture. Aaaah... la culture et tous ces auteurs, ces merveilleux exemples depuis Apollinaire jusqu’à Assia Djebar ou Hector Bianciotti en passant par Léopold Sedar Senghor et Samuel Beckett. Sauf que justement, comme le rappelle opportunément le commentaire d’un internaute, ces deux derniers ne sont pas "d’origine étrangère" mais carrément "étrangers". Pour l'identité française... faudra repasser, Brice !

On finit avec une synthèse, façon pirouette d’un type pas souple.
"La conjonction des termes [identité nationale et immigration], qui alimente les tribunes plus qu’elle ne dérange le peuple électeur (!!!) ne révèle ainsi aucune intention malheureuse. Ne nous y trompons pas : si le modèle social français, dont l’ambition est l’équité, est aujourd’hui en panne, ce n’est pas à cause des mots, mais bien en raison d’un manque de politique qui porte un nom. Le racisme et la xénophobie proviennent de l’absence d’idées, et non de l’addition de mots".
Là, en plus de l’indigence intellectuelle du raisonnement et des (dangereux) amalgames en chaîne, on est complètement hors sujet.
Flippant (mais bon, déjà la création du Ministère...).
Et de conclure avec le traditionnel "observatoire" composé de "plusieurs historiens et intellectuels"qui surveillerait l’action de son ministère.
Pathétique.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

le ministère autonome de l'avaleur travail et son ministre en charge : "tonvoisin debureau" le celebre et aimé conologue aurait déclaré,

"je prefere travailler avec des clandestins qu'avec des cons !"

provoquant un tollé à l'assemblée, le ministre ayant ensuite ajouté quelques mots que nous ne pouvons reproduire ici

http://www.travailleravecdescons.com
Ministere de l'avaleur travail
travailler moins, gagner plus de facon indecente