31/07/2007

Ciel!


Une nuit étoilée, votre dulciné(e) et vous passez une soirée romantique :
-Oh, regarde, la grande Ourse,
-Oh, regarde la petite Ourse
-Oh, regarde, le, la...


Pour savoir reconnaître les étoiles et ne pas perdre le nord, voici un site simple qui vous apprendra tout en un quart d'heure. Suivez le guide.

30/07/2007

L'identité nationale selon Hortefeux : indigence, amalgames et vieilles ficelles...

Brice Hortefeux, notre ministre de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Codéveloppement vient justement de développer, dans Libé, sa vision de l’"identité nationale".

C’est rédigé comme une mauvaise dissertation de philo. Sujet : "identité : héritage ou construction ?". Deux parties, deux sous-parties.

Première partie : l’identité comme héritage.
Première sous-partie : il faut le savoir, jusqu’à maintenant les deux piliers qui structuraient notre identité nationale, c’étaient le service militaire et l’ORTF (donc, si je comprends bien, quand t’étais une fille et que t’avais pas la télé… ).
Cela dit, maintenant : "Les temps ont changé : le service national a été suspendu et la communication, en grande majorité, privatisée au profit d’une multitude de chaînes thématiques. Qu’on le veuille ou non, une bonne partie de ce qui forgeait la Nation française s’est disloquée". Gloups.
On enchaîne ensuite (seconde sous-partie) sur tous les "facteurs extérieurs" qui ont approfondi cette dislocation. En vrac : l’Europe (oui, c’est écrit : facteur extérieur), la mondialisation, Internet (?!). En deux phrases on a fait le tour, résumé cinquante ans de mutations.
Conséquence sans transition : "les offres d’identités se sont élargies".
Pif pof, ça nous permet tout naturellement de déboucher sur "les communautarismes qui se développent".
Et on emballe la partie avec : "Au nom de quoi l’identité nationale serait la seule dont on ne pourrait plus parler ?". Bonne vieille technique rhétorique si chère à Sarko (quand, précisement, ça fait des plombes qu'ils nous en rabâchent les oreilles…!).

Deuxième partie : l’identité comme construction
Petit préambule façon ABC-de-la-philo sur l’adhésion, le choix, bâtir ensemble etc.
Première sous-partie : l’immigration-valeur travail, une déclinaison du cheval de bataille du patron. Trop de regroupement familial (ça a beau être un droit de l’homme, c’est un héritage : beurk), pas assez d’immigration économique (ça c’est du choix !).
Seconde sous-partie : la langue, la culture. Aaaah... la culture et tous ces auteurs, ces merveilleux exemples depuis Apollinaire jusqu’à Assia Djebar ou Hector Bianciotti en passant par Léopold Sedar Senghor et Samuel Beckett. Sauf que justement, comme le rappelle opportunément le commentaire d’un internaute, ces deux derniers ne sont pas "d’origine étrangère" mais carrément "étrangers". Pour l'identité française... faudra repasser, Brice !

On finit avec une synthèse, façon pirouette d’un type pas souple.
"La conjonction des termes [identité nationale et immigration], qui alimente les tribunes plus qu’elle ne dérange le peuple électeur (!!!) ne révèle ainsi aucune intention malheureuse. Ne nous y trompons pas : si le modèle social français, dont l’ambition est l’équité, est aujourd’hui en panne, ce n’est pas à cause des mots, mais bien en raison d’un manque de politique qui porte un nom. Le racisme et la xénophobie proviennent de l’absence d’idées, et non de l’addition de mots".
Là, en plus de l’indigence intellectuelle du raisonnement et des (dangereux) amalgames en chaîne, on est complètement hors sujet.
Flippant (mais bon, déjà la création du Ministère...).
Et de conclure avec le traditionnel "observatoire" composé de "plusieurs historiens et intellectuels"qui surveillerait l’action de son ministère.
Pathétique.

Bergman : Persona grata

Décidément, ce n'est pas la journée du cinéma. Ingmar Bergman s'en va lui aussi...

La première fois que j'ai vu Persona je n'ai presque rien compris mais j'ai été fascinée par l'ambigüité de ces deux visages, par cette narration déconstruite. Le film nous projette dans l'univers mental de deux femmes, une actrice malade qui ne parle plus et sa jeune infirmière, dont la relation repose sur des frontières mouvantes.

« Je sens aujourd’hui que dans Persona je suis arrivé aussi loin que je peux aller.
Et que j’ai touché là, en toute liberté, à des secrets sans mots que seul le cinéma peut découvrir. » disait Bergman.


J'ai trouvé sur la toile une belle analyse du film que je m'empresse de vous faire partager.

Michel Serrault en héros

J'apprends la mort de Michel Serrault. Je pense immédiatement à Malevil, une histoire de science-fiction, adaptée du roman de Robert Merle, dans lequel les rescapés d'une explosion nucléaire apprennent à vivre ensemble.
Serrault y incarne un homme de la campagne pratique et efficace. C'est lui le héros, celui-ci sur qui le futur des autres repose.

Serrault en héros, c'est comme ça que j'avais envie de penser à lui ce matin.


Quand l'imagination nous fait des faux!

2005 : Couverture pour le B.O. de la saison 2 de The L Word


2007 : photo promotionnelle pour le retour des Spice Girls

29/07/2007

Et si on tirait au sort nos sénateurs ?

Dans le débat actuel sur la modernisation de nos institutions, il est n’est question que du Président, du Premier ministre, du Parlement… Les mecs chargés de réfléchir aux réformes souhaitables sont « nommés », ceux qui vont les voter sont, certes élus, mais juges et parties sur ce dossier précis.

Pourtant, c’est quand même au peuple de fixer les limites du pouvoir qui va être exercé sur lui, non ?

L'avenir nous dira pour combien de temps la campagne de Ségolène Royal et l'échec qui s'en est suivi auront provoqué l'ostracisme des notions de participation et délibération citoyenne.
Hélas.
Car à mon sens, c’est à tort que l’on identifie démocratie et démocratie représentative.
Les changements sociaux et technologiques rendent aujourd’hui nécessaire le passage à une étape ultérieure du développement démocratique qui ne regarde plus les citoyens comme incompétents dès qu’il s’agit de délibérer, de prendre des décisions ou d’exercer des fonctions publiques. Ce doit être la suite logique de l’universalisation du suffrage. Aujourd’hui, l’information et la délibération publique prennent une place croissante dans les médias et l’opinion publique interfère de plus en plus dans les pratiques de gouvernement.

Mais il faut aller plus loin. Prendre acte, structurer et canaliser. Pour en tirer partie, mais également pour éviter les effets pervers que cela ne manque pas d’induire.

Bref, approfondir la démocratie.

Les jurys citoyens, c'était de la racol' politique petits bras.

Pourquoi, par exemple, ne pas réfléchir à remettre au goût du jour le tirage au sort d’une partie de nos représentants ? Ce système existe toujours à travers les jurys d'assises : on reconnaît aux gens ordinaires assez de discernement pour juger leurs semblables, pourquoi leur nier cette faculté dans le cadre politique ?
Le tirage au sort des représentants a d’ailleurs été lié à l'idéal démocratique pendant des siècles, avant d'être oublié. Si cette idée s'est perdue, ce n'est pas par hasard. La conviction des pères des démocraties modernes, selon laquelle les décideurs devaient avoir une distance par rapport au peuple, impliquait que le tirage au sort ne pouvait pas convenir.
Mais ne doit-on pas, précisément, réduire aujourd’hui cette distance ?
Un Sénat, décisionnaire ou consultatif, composé de citoyens tirés au sort ou de membres élus du secteur associatif, serait-il moins représentatif que le Sénat actuel, qui surreprésente la France rurale, dont le scrutin à deux niveaux n’autorise à être élus que des gens qui le sont déjà et pour un mandat dont la durée est aberrante ?

Synesthésie VI : Discovery

La Défense, depuis le balcon de S.
et Veridis Quo de Daftpunk (album Discovery, 2001)




Photos : Lez

28/07/2007

Tu votes pour toi ou… ?

Nos institutions doivent être réformées. Tout le monde en convient ou presque. Une Commission vient d’être mise en place dont c’est la mission.
A supposer déjà que ces "sages" fassent preuve de plus d’imagination que de conservatisme, que se passera-t-il si les réformes qu’ils préconisent menacent de bouleverser en profondeur les institutions actuelles ? Est-on bien certain d'obtenir le vote des trois cinquième du Congrès nécessaire à leur adoption ?
M’étonnerait que les députés et surtout les sénateurs scient la branche sur laquelle ils sont assis.
Il eut fallu mettre en place une assemblée constituante... compliqué et un peu tard. Ou alors prévoir de soumettre l’affaire au référendum, ce que ne semble pas prêt à faire notre Président. Ou réfléchir à un mix des deux, mais là, on est dans le fantasme…
Bref, je vois mal comment on pourrait s’acheminer vers autre chose que des changements purement cosmétiques.

18ème étage N°2/3


Photos : Lez

27/07/2007

Rey glisse...

Pas dopé des neurones Thierry Rey. Ce matin sur Inter, le judoka déclare que le cyclisme est un sport "lamentable" qui "ne mérite même pas d'exister". Rien de moins.
Et dire que j'ai eu un poster dédicacé de cet abruti dans ma chambre quand j'étais petite (heureusement vite remplacé par celui d'Anne Sinclair ;-) !
Suspendre le Tour de France ? Un signe fort pour le sport ? On ampute le membre malade et on pense que tout va aller mieux ? Supprimer le Tour ? Plutôt une belle victoire du dopage oui ! Un assèchement de toutes les volontés et moyens émergents de lutte pour un sport propre. Un encouragement à toutes les hypocrisies et toutes les dissimulations... ça m'énerve !!!!

Synesthésie V : regards

Now and Then de Steve McCurry /Dream on d'Aerosmith


26/07/2007

Les heures difficiles



Photos : Lez (Jardins du Musée Rodin)

25/07/2007

On ne trouve jamais que ce qu'on cherche

" Le cyclisme, quoi qu'on en dise, au plan international, est la discipline la plus avancée en matière de lutte contre le dopage sur l'ensemble des contrôles urinaires, mais également sur les contrôles sanguins.
Le cyclisme est la première fédération internationale à faire à ce niveau des contrôles sanguins, alors que beaucoup d'autres fédérations se cantonnent à faire des contrôles urinaires.
Le cyclisme pratique également beaucoup de contrôles inopinés, ce qui est autre moyen de lutter contre le dopage, puisqu'une partie des dopages se font à l'entraînement et pas en compétition. (…) La FIFA (ie. la Fédération Internationale de Football) n'a pas totalement adhéré au code mondial antidopage. Durant la Coupe du monde 2006, il n'y a eu que des contrôles urinaires, alors qu'en 2002 il y avait eu l'introduction des premiers contrôles sanguins. Si par exemple des footballeurs avaient bénéficié de transfusions sanguines en 2006, ils ne pouvaient pas être contrôlés positifs car cette pratique ne se décèle pas dans les urines.
D'autre part, certaines pratiques dopantes comme l'hormone de croissance ne sont pas retrouvables dans les urines. Et pour l'instant, le monde du football n'a pas mis en place de traçabilité biologique cohérente, et par conséquent, ne sait pas réellement ce qui se passe en termes de dopage. Ou ne veut pas le savoir. "

Ce n’est pas moi qui le dit, c’est Gérard Dine, chef du service d'hématologie et d'immunologie de l'hôpital des Hauts-Clos de Troyes et spécialiste des pratiques dopantes (sur le chat du Monde).

Alors, évidemment, ça n’excuse rien et ça ne clôt certainement pas le débat.
"Le dopage est un fléau" comme on n'arrête pas de l'entendre. Un fléau dont les déterminants sont sportifs, médicaux et technologiques, économiques et sociologiques et que l’on ne combattra qu’en mettant à plat toutes ces logiques.
Juste, ça recadre un peu les choses sur le Tour, cher à de nombreux Français. Dont Cal et moi.

Le subtil coming out de Jodie Foster

Dans la vie personnelle de chacun, il y a la sphère privée et la sphère publique. Cette dichotomie est très importante parce que si tout était public (ou politique), cela voudrait dire que l’on évolue dans un tout autre régime que le régime démocratique. On a bien vu ce que ça a donné par le passé…

Cela étant, sauf à entretenir une étanchéité protectrice qui prend le risque de s’approfondir en schizophrénie, la perméabilité des sphères privée et publique est souvent inévitable. Plus ou moins. Dans son quartier, dans son travail, quand on vit en couple, que l’on a des enfants… Evidemment, c’est une perméabilité choisie. Mais qui peut être compliquée quand, par exemple, on est gay, ce qu’une partie de la population (de plus en plus minoritaire, heureusement) continue à réprouver, de façon parfois virulente (mais pourquoi, pourquoi ?!). A fortiori tout ça se complique lorsque l’on est un personnage gay dit public.

Le coming-out opère ce franchissement de la sphère privée à la sphère publique.
C’est une démarche délicate qui vire bien souvent à l’aveu. Or l’aveu renvoie à la culpabilité, à la honte et s’inscrit ce faisant (et comme le disait Foucault) dans un problématique de rapport de forces et de pouvoir.
A l’inverse, il y a la fierté.
Mais que faire quand on ne peut pas choisir entre les deux ? Quand on revendique même de ne pas faire ce choix ?

J’aime beaucoup la façon dont Jodie Foster vient de s’y prendre.
Des lustres que tout le monde sait qu’elle vit avec une femme sans que jamais elle ne l’évoque officiellement.
Lors de la récente inauguration du nouveau Saban Center For Health And Wellness du Motion Picture and Television Fund’s pour lequel elle a fait un don conséquent, une plaque a été posée avec les empreintes de mains de ses fils. Au dessous figurent leurs noms : Kit Bernard Foster et Charles Bernard Foster. « Bernard » étant le patronyme de la femme avec laquelle vit Jodie Foster. La mère « sociale » de ses enfants donc.
Maintenant, c’est gravé dans la marbre (enfin le bronze je crois).

24/07/2007

18ème étage


Photo : Lez

Synesthésie IV : le blues de Norma Jean





Blonde de Joyce Carol Oates
& a bass solo of Charles Mingus

23/07/2007

Barbarella, 1968

La semaine dernière, Arte diffusait Barbarella, un nanar comme on en fait plus, un symbole du sublime kitsch. Le film est intégralement porté par l'actrice Jane Fonda qui joue son personnage avec tant d'humour et d'intelligence qu'elle nous donne envie de regarder l'écran jusqu'à la toute fin (rendons aussi hommage à Roger Vadim, le mari de l'époque, qui a toujours filmé à merveille les femmes de sa vie).
A mentionner dans les scènes mythiques le générique bien sûr dans lequel Miss Fonda se dévêt avec une grâce délectable ; ainsi qu'une rencontre assez exceptionnelle avec Ugo Tognazzi (digne représentant du beau mâle à l'italienne, l'Ugo encore svelte d'avant la Cage aux folles), homme à poils qui fait découvrir, dans son bateau des glaces, les joies de sexe à l'ancienne à Barbarella (sur Terre, il ya belle lurette que l'on "couche" par pillules interposées).



Hollywood travaille à un remake sous le sceau du plus grand secret. Que va-t-il advenir du second degré qui fait tout le charme du premier ? Qui va pouvoir passer après Fonda? Le dernier nom qui circule : Halle Berry... Je reste dubitative...

22/07/2007

Politiquement correct / incorrect ?

(Pour faire suite au post d’avant-hier sur l’homophobie).
J'entends souvent que le "politiquement correct" envahirait tous les discours. Qu’ils sont décidément loin les temps bénis de la subversion, de l’audace, de l’humour. Qu’on ne peut plus rien dire sur personne...

Faut tout de même replacer les choses dans leur contexte sans quoi on se trompe de direction dans la lutte contre l’obscurantisme.

Il y a peu (encore quelques décennies), ON (votre famille, votre église, votre parti, votre patron…) vous disait quoi dire, comment le dire, et même quoi lire et que comprendre…
L’histoire de l’individualisme (au sens sociologique) est celle de l’émancipation progressive de l’individu de toutes ces tutelles et héritages imposés. Grâce à l’élévation du niveau de vie et d’instruction. En en passant parfois par la lutte avec - effectivement - les armes de la subversion, de l’audace, de l’humour durement dirigées contre ces structures oppressantes.
On pense à mai 68 évidemment. Dans un tout autre registre et un peu plus tard à Coluche, Le Luron, Gainsbourg...

Grâce à l’accélération de tout ça, on se retrouve en 2007, à un moment où l’individu n’a probablement jamais été autant législateur de lui-même. Il a davantage le choix, peut personnaliser ses valeurs et s'exprimer plus librement. C’est un progrès fondamentalement démocratique.

Mais du coup, c'est vrai, on ne peut pas, aujourd’hui, dire n’importe quoi sur n’importe qui, quand ça nous pique ou qu’on a envie de se défouler. Parce que beaucoup plus de choses se jouent au niveau individuel, on se doit de prendre individuellement les responsabilités qui vont avec ce surcroît de pouvoir.
C’était sans doute plus excitant de choquer et foutre des coups de pieds dans le tas tous azimuts et ce fut utile, aussi, politiquement.
D'ailleurs, on peut en avoir encore besoin parfois.
Mais on ne peut pas placer un Laurent Gerra dans la lignée d’un Coluche ou Le Luron (comme le font certains dans l'affaire dont on a récemment parlée). La plupart du temps son humour est blessant, réac’ et ne suscite pas le meilleur chez ceux qui l’écoutent. Loin de là. Zéro utilité sociale et plutôt même de la nuisance.

Se situer dans l’équilibre, la subtilité et le pragmatisme responsable n’est pas une question d’autocontrôle ou de nouvelle norme imposée plus insidieusement. Ni même de sérieux ou de conformisme.
D'ailleurs, moi, ce que je constate, c’est que la plupart du temps, le soi-disant "politiquement incorrect" actuel ne prend pas de risques et offre un discours finalement consensuel. Et derrière ça, il est surtout implicitement dangereux dans la mesure où il tend à nous faire régresser dans notre responsabilité individuelle.

21/07/2007

Come on girl / guy !

Suite de l'Opération Speculoos (alias Calez junior)...
Paris Nord - Bruxelles Midi :
Bonnie Ryatt, Stevie Wonder et Miles Davis
Bruxelles Midi - Paris Nord :
Les sonates (5, 6, 7 et 9) pour piano de Mozart par Maria Joao Pires
Espérons que ça aide !

20/07/2007

Gerra et l'homophobie

Comme bon nombre d'internautes, je consulte régulièrement le flux RSS du blog de Morandini. Aujourd'hui, je vois un article concernant une lettre envoyée par la présidente du Centre Gay et Lesbien au CSA pour évoquer les propos homophobes tenus par M. Gerra pendant l'émission Tour de France diffusée par France 2 le 15 juillet dernier. Par ici pour lire la lettre en question. Ce qui me choque n'est pas tant ce nouveau dérapage de Gerra, que les dizaines de réactions des internautes qui, dans leur grandes majorité, revendiquent le droit à la liberté d'expression et trouvent la démarche du CGL ridicule, stupide ou déplacée.
Entre autres commentaires, j'ai retenu celui-ci, exemplaire, envoyé par Célinette, une jeune femme de 26 ans : "Quant il [Gerra] évoquait Delanoe avec la voix de Jack Lang en disant "Notre Dame de Paris " ,je trouvais ça esclafant !!!! Mais bon je vais peut être me faire taxer d'homophobe ? N'importe quoi ....ou va t'on ? On ne peut plus faire de l'humour dans ce pays...Je pense que toutes les blondes devraient porter plainte après tout ...Franchement les homosexuels devraient faire profil bas , ils veulent être intégrés ( ce qui est normal ) mais avec des réactions pareilles c'est eux qui se mettent en marge ."

Pour répondre à Célinette : oui, je la taxe d'homophobe. Les deux réflexions (!?) qu’elle enchaîne sont homophobes.

L'humour sur les blondes n'est pas de l'humour qui stigmatise, c'est de l'humour par l'absurde sur des personnes qui, précisément, ne sont pas perçues comme étant différentes. A-t-on déjà vu une femme passée à tabac parce qu'elle était blonde ?

Et puis surtout, ça veut dire quoi "faire profil bas" ?
Moi, qui suis homo, à quoi devrais-je être « intégrée » ?

Célinette reconnaît donc bien que je suis exclue.


Avec tous ces commentaires, on se situe très exactement au cœur du problème que pose la présidente du CGL : les propos d’un Gerra sont susceptibles de générer et décomplexer ceux d’une Célinette, moins retords et moins habiles et… à quelques encablures de pouvoir être portés devant la HALDE.


Nb : Le pire, c’est sans doute que Célinette, qui ne voit pas le mal, doit certainement se considérer comme gay friendly et se targuer d’avoir, dans son entourage, voire parmi ses amis, un homo ou une lesbienne « très sympa ». Tout comme les mecs racistes ont toujours un bon pote marocain.


19/07/2007

"Occuper tout l'espace"




Hier soir, Nicolas Sarkozy a expliqué à nouveau sa stratégie d’ouverture. Incitant les 2 000 cadres de l’UMP réunis pour l’occasion, à dupliquer le procédé pour les Municipales à venir.

Dans les propos « rapportés », trois niveaux :


1.
Cette stratégie est la réponse aux attentes des Français et un besoin vital dans un pays qui a besoin de modernité.
Le niveau politique. C’est vrai, c’est très bien, ça faisait longtemps, même, qu’on attendait ça.
2.
Cette stratégie affaiblit le Parti socialiste en le privant de quelques-uns de ses meilleurs éléments.
Le niveau tactique. Un peu rude mais pragmatique et complètement légitime.
3.
Nous devons occuper tout l'espace politique, de la gauche jusqu'à la droite.
Et c’est celui-là, qui est vraiment inquiétant : le niveau totalitaire.

Alerte CNIL

Sur ce sujet, j'enfonce le clou. Je sais. Comme sur un autre d'ailleurs : la protection de l'environnement.
Et c'est d'ailleurs intéressant qu'Alex Türk, Président de la CNIL, fasse lui-même le rapprochement entre les menaces sur nos libertés individuelles et celles sur l'environnement. Deux enjeux dont on ne peut pas éternellement déléguer la prise en charge aux générations futures. Car c'est maintenant qu'ils se posent.

"Les gens ne se rendent pas compte qu'il y a mise en place autour d'eux d'un certain nombre de technologies, qui peuvent être invasives, d'un certain nombre de textes législatifs et réglementaires, qui, s'ils sont pris isolément, peuvent ne pas inquiéter, mais qui peuvent de manière non visible s'interconnecter et au fond augmenter leur puissance commune. Et cela ne se voit pas.
C'est peut-être dans dix ou quinze ans qu'on pourra dire : finalement, tout a changé, notre sphère de liberté s'est réduite, mais on n'en était pas vraiment conscient. C'est un peu comme quand on est au bord d'un lac en train de s'assécher. Au début, vous ne vous en rendez pas compte, et un jour le lac est presque sec. C'est un phénomène qui peut être lent, progressif, pas forcément visible, mais incontestable
." (voir son chat complet ici)


Voici donc décrit le problème dont un bout de la résolution réside dans les missions dévolues à la CNIL. Sauf que dans un autre article Türk sonne l'alarme :

"Nous sommes totalement débordés. Nous allons inévitablement rater quelque chose, et, un jour ou l'autre, on nous reprochera de ne pas avoir été assez vigilants"

En filigrane des propos de Türk on voit une spirale très flippante se mettre en place : la CNIL n'a pas les moyens d'agir (beaucoup moins que ses homologues européennes) et très peu de moyens d'informer et inciter les citoyens à la vigilance. Des moyens qu'elle met en oeuvre de manière assez parcimonieuse car... elle prend alors le risque de susciter des attentes... auxquelles, précisement, elle n'a pas les moyens de répondre....

L'Odyssée version Pénélope

Qui ne connaît pas l'histoire d'Ulysse et de son Odyssée ? (texte complet sur un super site pour les fana de récits antiques chez Philoctetes). Grâce à Flammarion qui a lancé une collection intitulée "Mythes du Monde", j'ai découvert l'autre jour un livre, L'Odyssée de Pénélope, qui rallie deux de mes passions : la mythologie et Margaret Atwood (un de mes - nos - auteurs favoris).
Atwood, féministe, s'est emparée de l'histoire d'Ulysse pour nous la conter du point de vue de son épouse restée bien gentiment à l'attendre pendant vingt ans (digest de Pénélope dans l'Odyssée par ici). La naration mêle une voix moderne et humoristique, celle de Pénélope qui nous parle depuis Les Champs-Elysées, et la voix tragique et cynique du choeur des servantes tuées par Ulysse à son retour.
Ce court texte, par l'entremise duquel Atwood évoque la place de la femme dans le mariage et dans la société , est un petit bijou.

A noter : pour construire son récit, Atwood s'est appuyée sur un de mes livres de chevet : Le controversé mais génialissime Les mythes Grecs de Robert Graves, sorte de bible en la matière.

18/07/2007

Kraftwerk et la postérité du rock choucroute

J’ai ressorti un de leurs albums grâce au Tour de France.
Kraftwerk. Ça veut dire "centrale électrique" en allemand. C’est aussi le nom d’un groupe de ce qu’on appelait, au début des années 70, le Krautrock ou "rock choucroute".
Evidemment, ça le fait pas trop comme ça.
Pourtant, le Krautrock c’était à l'époque une recherche d'alternative européenne au rock anglo-saxon.
Une démarche expérimentale qui enfanta... rien moins que... la techno !
On ne se souvient pas toujours (pas assez) de Kraftwerk, hélas.
Probablement parce que la partie visible de leur carrière musicale consiste en géniales apparitions et soudaines éclipses.
Florian Schneider-Esleben et Ralf Hütter ont été parmi les premiers à enregistrer des instruments électroniques, à initier la progression rythmique, la musique répétitive pop, les mix improvisés…. Ils ont aussi été les précurseurs des vocoders, des logiciels de synthèse vocale et des images générées par ordinateur pour leurs clips et leurs apparitions scéniques.

Kraftwerk c’est de la poésie électro-design, du romantisme industrialo-urbain et un groupe discret dont l'influence sur la musique actuelle est, a contrario, ENORME.

Autobahn (de l’album éponyme). Ultra-moderne ça date pourtant… de 1974 !



Le fameux The Robots (The Man Machine) rappelle furieusement Daftpunk, sauf que, là encore, ça remonte à il y a près de 30 ans (1978) !


Pour le plaisir et parce que c’est de saison :
Tour de France (version de 1983)


17/07/2007

Dans "Velib", y a aussi "lib"

Pour poursuivre dans ma série "vigilance sans paranoïa", un petit post sur les Velib.
750 stations et 10 648 vélos en service depuis samedi dernier dans notre capitale.
Y a du très bon évidemment : le vélo, la santé, l’environnement, la nouvelle appréhension de l’espace urbain etc. etc. Et puis aussi le fait d’être débarrassé des oripeaux du droit de propriété, la jouissance d’un bien partout et à tous. On le prend ici, on le pose là, pas d’entretien et pas de flip de se le faire piquer ou désosser…

Mais y a du moins bon aussi. Du « à surveiller ».
L’abonnement et la caution qui collectent des coordonnées perso et les puces RFID dans les vélos qui les géolocalisent parfaitement. Adieu anonymat de nos déplacements, de nos habitudes et de nos horaires. Bonjour le fichier. Précis. Fichier géré par la SOMUPI (Société des mobiliers urbains pour la publicité et l'information) filiale de JC Decaux qui offre les installations en construisant des espaces publicitaires autour (c’est de bonne guerre mais ça lie aussi la Mairie et pour combien de temps ?).
Evidemment, les stats conservées (un temps que la CNIL a tout de même considérablement réduit des 24 mois initiaux à 5 jours) permettront aux clients de faire d’éventuelles réclamations, à la ville d’optimiser le PLU mais aussi… à la SOMUPI et donc à JC Decaux de mieux nous pister et nous cibler au quotidien car l'exploitation commerciale des données est autorisée.
Et j’aime toujours pas être une cible « passive ».

Une solution tout de même pour échapper à ça : l’abonnement "courte durée", évidemment plus cher, mais qui garantit l’anonymat total et, pour ceux qui auraient pris un abonnement "longue durée", pédaler en deçà de la demi-heure gratuite pour à tout le moins conserver l’anonymat de leurs trajets..
Va falloir enrouler !

NB : A ce propos et alors qu’une des plus difficiles étapes de montagne est en train de s’engager : petite pensée pour Christophe Moreau, pisté par les caméras mais toujours libre de l’aliénation chimique !

Synesthésie III : Constant State

Miro et Alicia Keys

Joan Miro - Paysage Catalan - collection du MoMA

Alicia Keys - Streets of New-York - album Unplugged


16/07/2007

Tout est bon dans le cochon

Sur les écrans en ce moment : notre Secretaire d'Etat chargé de la jeunesse et des sports et... "son jambon star".
Bernard Laporte himself.
On a au choix la version "jambon à la coupe" ou bien "barquette refermable" (aucune contrepétrie j'ai vérifié).
Et tout à coup je me prends à enchaîner : pourquoi pas Bachelot et les volcans d'Auvergne, Pecresse et l'ami Ricoré, Fillon et le shampoing Pétrol Hahn...


15/07/2007

On était tous au paradis !

18h30 hier soir sur la pelouse du Champ de Mars.
Un soleil maginifique, une bouteille de rosé (frais), des verres en plastique (à pieds, grande classe svp), des Apéricubes (indispensables), du saucisson, des tomates, des gâteaux au citron, etc.
Cal, ma petite soeur B. et moi sommes rapidement rejointes par... 599 997 personnes !
19h, Bob Sinclar attaque... Laura Pausini (sympathique mais décalée), Tokyo Hotel (!?), Nelly Furtado (très pro) puis...
L'Amiral Polnareff.


Un (joli) feu d'artifice, une amusante dispersion générale dans les rues de Paris...
A 2h du mat', une dernière Foster sur le balcon...
Trop bon !


Nb : J'ai hésité avec un long post qui, en plus, aurait fait un peu le point sur ce que je pense de l'émotion et du collectif, de son usage en politique, de Sarkozy et de sa PopMonarchie comme dit Versac, de Polnargé et de son hommage au précédent... et puis non, zut, c'était bon. Point. Pas envie de rationaliser et relativiser a posteriori.

14/07/2007

Eternal sunshine in our future minds ?

J'ai de temps à autre des réminiscences d'Eternal Sunshine of the spotless mind de Michel Gondry. La mémoire en est justement l'héroine principale.
La façon dont, au présent, nous vivons cet "avenir du passé", comme l'appelait Valery.
La façon dont une image, une mélodie, un parfum, une madeleine... vient raviver en nous, par un mécanisme inconscient et incontrôlable, le souvenir des belles choses... mais aussi les blessures que l'on aimerait tant effacer.
Si on pouvait.
Et si on pouvait vraiment ? Que ferait-on ?
Il y a quelques semaines, des neurobiologistes ont expérimenté avec succès, sur des rats, la possibilité de supprimer un souvenir associé à un traumatisme.
Sur des rats.
Pour l'instant...

13/07/2007

Vendredi 13

Lez + champagne + slow en amoureuses + soleil couchant




Ce vendredi 13, porteur de nouvelles mitigées, se finit dans le bonheur.

Photo : Lez
Musique : The Little Willies - album The Little Willie
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12/07/2007

Synesthésie II : Murder Ballad

Weegee & Nick Cave


Weegee, Murder in Hell's Kitchen, 1940


Extrait de Murder Ballads de Nick Cave and the Bad Seeds (1996).
A noter aussi, sur l’album, deux très beaux duos : Henry Lee, avec PJ Harvey et Where the Wild Roses Grow, avec Kylie Minogue.

Correspondances en soi : Synesthésie I


Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.


Extrait de "Correspondances", Les Fleurs du mal (version intégrale)

Figuré par Baudelaire, théorisé par Swedenborg… j’ai toujours adoré/cultivé le principe des correspondances (ou de la synesthésie). Tant il permet d’approcher et exprimer notre propre vérité à travers la façon dont nos sensations raisonnent entre elles.
Le web a pour moi ceci de génial qu’à travers les réseaux, le multimédia, l’interaction, l’hypertexte, la polychronie qu’il génère, il favorise ce principe.

Illustration de ce qui sera peut-être une nouvelle rubrique… dans le post qui suit.

Photo : Œuvre de Trina Brady, I Wish, 2007
Site de l’artiste : Ici

Elis Regina, ca c'est de la Samba!

Ce matin, en intermède musical sur France Inter (radio qui scande nos matinées), j'entends l'éloge de Stacey Kent qui vient de sortir son dernier album. S'en suit un extrait, une reprise de Samba Saravah (auteurs : Baden Powel & Vinicius de Moraes). Et là j'enrage, parce que qualifier cette version "gentillette" de Samba est un peu fort de café! Je n'ai rien contre Stacey Kent, mais pour ceux qui voudraient savoir ce qu'est vraiment le jazz brésilien, je veux vous faire écouter Elis Regina, reine de la Samba en son pays, immense chanteuse et femme d'émotions, morte d'une overdose en 1982.

Le premier titre, un classique de Antonio Carlos Jobim, Agua do Março, prouve qu'on peut faire d'infimes variations sur une mélodie populaire.

Le second titre, bouleversant, Atras da Porta composé par Chico Buarque, montre la charge émotive que dégageait Elis.

11/07/2007

Weegee au Musée Maillol


Dans les années trente et quarante, Weegee, reporter photographe, a passé ses nuits à traquer les faits divers dans les rues de New York. Voir ses photos, c'est comme feuilleter la trilogie U.S.A. de Dos Passos. On est projeté dans des vies qui se croisent, qui résonnent. Incendies, meurtres, accidents de voitures, enfants qui traînent dans les rues : Weegee fait de la nuit sale et noire, une oeuvre de contrastes et d'humanités.

A voir au Musée Maillol - 61, rue de Grenelle, Paris 7ème.

10/07/2007

Heureusement, il y a Fox News

A "national underground network" of lesbians is terrorizing America... et on ne le savait pas.
Merci Mr O'Reilly.
Ces images sont effectivement aussi éclairantes qu'effrayantes.
Mais "Dieu soit loué", la France de Rungis peut dormir tranquille car l'Europe semble encore épargnée...

Géolocalisation, biométrie, vidéo... surveiller sa liberté

Ça fait sourire mes amis et sans doute n’est-ce qu’une goutte d’eau. N’empêche. Je me refuse, malgré toutes les injonctions de la RATP, à prendre le Pass Navigo et m’en tiens à la bonne vieille carte orange.
Pourquoi ? Parce qu'il faut fournir mon nom, mon prénom, mon adresse et mon numéro de téléphone et que, muni d'une puce RFID, ce pass pourrait enregistrer chacun de mes passages aux validateurs.
Je sais évidemment que mon portable, ma carte bleue ou un certain nombre des informations que je donne moi-même sur Internet, permettent une traçabilité certaine de mes faits, gestes et préférences. Mais refuser Navigo me rappelle au moins chaque mois, qu’il faut rester vigilant sur la « société de surveillance » à laquelle il est de plus en plus difficile d’échapper.
En 2006, la CNIL a enregistré 360 demandes de mise en place de systèmes biométriques (y compris pour des cantines scolaires !) pour seulement 40 en 2005 et 880 déclarations de vidéosurveillance pour 300 l’année précédente. Au total, l’activité de la Commission a connu une croissance de 570% en trois ans... à budget quasi-constant.
Loin, très loin de moi l’idée de souhaiter inverser ou ne serait-ce que freiner les évolutions technologiques et les possibles qu’elles offrent. Mais alors que se pose de façon de plus en plus prégnante la question de la vidéosurveillance, présentée comme un moyen moderne et extrêmement efficace de lutter contre la délinquance (ce qui n'est pas forcément avéré), je pense que le débat devrait tout de même être beaucoup plus actif et public sur ces questions de vie privée et libertés individuelles. Et les moyens de contrôle associés bien mieux considérés.
A mon petit niveau individuel, j’ai encore la possibilité de voyager anonymement, alors je la garde.

Beau Jocque et son Zaricot

Le Zaricot (Zydeco, en anglais) est un genre musical apparu dans les années 30 en Lousiane, proche parent de la musique cajun, incluant de nombreuses influences Blues (pour plus d'infos c'est par ici).

Andrus Espre, dit Beau Jocque, est un maître du genre. La première fois que Lez et moi l'avons entendu, c'était sur un bateau, en Floride. Ah... souvenirs, souvenirs...

09/07/2007

Maréchal, te revoilà ?

En ce moment sur les murs du métro(politain) parisien, on peut voir...

Une esthétique et des motifs qui ne sont pas sans rappeler de très mauvais souvenirs (dont la déclinaison est internationale mais l'époque identique).


Même au second degré, moi, ça passe pas. Du tout.
Pour voir l'ensemble du dispositif, c'est ICI.

08/07/2007

Nature et/ou Culture ?


Photos : Calez

142 Crêperie contemporaine

Sur les conseils d'une connaissance de Lez, nous nous sommes laissées entraîner dans une nouvelle crêperie dite "contemporaine" - en vérité, un sympathique endroit qui donne sur une jolie placette. Après un peu plus d'un mois d'ouverture, les deux amis qui tiennent cette bicoque décorée avec soin sont déjà victimes de leur succès et affichent régulièrement complet (un conseil, réservez).
A la carte, les crêpes sont, pour une partie, tendances et portent des noms pour le moins inhabituels : la Saturnin (confits de canard, pommes de terre, pommes) ou encore la Méliau ( chèvre, tapenade, miel, noix, pommes). On retrouve aussi les classiques (jambon, gruyère, oeuf...). Bref, de quoi satisfaire les hommes, les femmes, les amis, et leurs enfants.

Pour ceux et celles qui ont donc la crêpe, sachez que le lieu reste ouvert tout l'été.

141 - Crêperie Contemporaine
59, rue Saint Charles 75015 Paris.
Réservations au 01 40 59 84 01

Tour de France: l’épopée 2007 commence

Le Tour exprime et libère les Français à travers une fable unique où les impostures traditionnelles (psychologie des essences, morale du combat, magisme des éléments et des forces, hiérarchie des surhommes et des domestiques) se mêlent à des formes d’intérêt positif, à l’image utopique d’un monde qui cherche obstinément à se réconcilier par le spectacle d’une clarté totale des rapports entre l’homme, les hommes et la Nature.

Roland Barthes, Mythologies, Seuil, 1970


C’est parti ! Comme chaque été, le Tour de France se lance sur les routes de France (et d’Europe). Comme chaque été, derrière les volets en tuile de millions de salons, les écrans de télévision vont s’animer des exploits et souffrances de 189 cyclistes.

Vous, vous êtes peut-être en train de vous dire : « Regarder pédaler des types à la télé ? Très peu pour moi ».

Et pourtant. Je vous assure, c’est passionnant.

Les équipes, leurs équilibres, l’évolution des leaderships, les belles échappées de plaines, le suspens des poursuites, les Alpes, la gestion des forces, les affaissements surprises, les abandons terribles, les stratégies à moyen ou long terme, les tactiques d’étapes et puis les Pyrénées, le dernier contre-la-montre et l’arrivée sur les Champs.

Qui roule comment et quand, pour qui et pour quoi ?

Comme chaque année, je suis prête à relever le défi et tout expliquer à qui voudra y consacrer une après-midi (j’aime pas m’vanter mais en quatre heures, il y a cinq ans de ça, j’ai converti Cal, désormais véritable aficionados). Tiens, je veux bien poser une RTT. L’après-midi du 25 juillet par exemple, dont je présume qu’il sera un grand jour de ce cru 2007. Chaque étape étant comme le chapitre d’un roman dont l’intrigue culmine avec l’altitude des cols, les coureurs (encore en lice) se trouveront ce jour là aux prises avec une géographie homérique. Pensez : un col de 3ème catégorie, deux de 1ère (dont le célèbre Marie-Blanque) et deux Hors Catégorie avec, à la clef, une arrivée sur l’Aubisque. Je vois d’ici le spectacle...

Pronostics (souhaits) 2007

Maillot jaune : Klöden,Valverde, Vinokourov
Classement par équipe : Astana, GCE, CSC

Maillot vert : Mc Ewen, Boonen
Maillot à pois : Rassmussen, Mercado (avec un ptit Français à observer : di Gregorio)
Maillot blanc : Contador, Dekker, Kohl

(Grosse incertitude : les nouveaux commentateurs de France Televisions... pour une fois, je me laisse aller à la nostalgie en repensant à Patrick Chêne et Bernard Thevenet).

06/07/2007

La création du monde racontée par Etta James


I'm gonna tell you, so you'll understand,
Je vais vous raconter, ainsi vous comprendrez,
About how it all got started, how it all began.
comment tout a commencé, comment cela a débuté.
God made the heavens, God made the earth.
Dieu créa les cieux, Dieu créa la terre.
Made a man and a woman out of blood, sweat and dirt.
Il créa l'homme et la femme à partir de sang, de sueur et glaise.
And he looked around the neighbourhood.
Et il regarda les alentours.
And he said to himself: This is good.
Et il se dit : C'est bien.

God made the rivers, and the mountains with his hands.
Dieu créa les cours d'eau, les montagnes avec ses mains.
God made the wind to blow the shifting sands.
Dieu fit souffler le vent des sables changeants.
He put the fishes in the deep blue sea.
Il remplit de poissons la mer profonde et bleu.
Filled up the garden with flowers and the trees.
Il garnit le jardin de fleurs et d'arbres.
And he looked around the neighbourhood.
Et il regarda les alentours.
And he said to himself: This is Good.
Et il se dit : C'est bien.

But the devil, he was jealous,
Mais le diable, qui était jaloux,
Took the apple in his hand.
Prit la pomme dans sa main.
The devil tempted woman, and woman tempted man.
Le diable tenta la femme, et la femme tenta l'homme.
God he mourned, and the tears rolled down his face.
Dieu ressentit un grande tristesse, et des larmes roulèrent sur son visage.
It broke his heart to see his children fall from grace.
Cela lui brise le coeur de voir ses enfants tomber en disgrace.
And on the 7th day, they say God rested, but you know that ain't the truth.
Et au 7ème jour, on raconte que Dieu se reposa, mais vous savez que ce n'est pas la vérité.
Cause on the 7th day, God made the blues.
Car au 7ème jour, Dieu créa le blues.
God made the blues.
Dieu créa le blues.
Etta James - On the 7th Day - Let's Roll (2003)

Quelle diversité pour notre démocratie ?

En début d’année, TNS-Sofres réalisait pour le CRAN une enquête donnant une estimation du nombre de personnes de couleur noire (de plus de 18 ans) en France. On y apprenait également (et ce n’était pas le moindre des enseignements même s’il a été nettement moins médiatisé) que près des deux tiers disaient avoir subi racisme et/ou discrimination au cours de l’année passée.
Au moment de sa sortie, cette étude s'est inscrite dans une polémique lancée peu de temps auparavant sur les statistiques dites « ethniques » (mais aussi religieuses). On compte ? On compte pas ? Avec finalement un avis rendu par la CNIL. Sibyllin. Que peut/doit-on faire ou pas et pourquoi ? Personnellement, j’ai pas tout compris.

De leur côté, ces toutes dernières années, les entreprises se sont montrées de plus en plus intéressées par le « marketing ethnique ». Et des segments de marché semblent se dessiner qui paraissent effectivement « porteurs ».
La grande distribution intègre des linéaires kasher ou halal comme elle fait un rayon bio. L’Oréal complète ses gammes cosmétiques avec des produits pour cheveux crépus ou peaux noires. Mercurochorme met sur le marché des pansements « pour peaux mates et bronzées ».
Mardi dernier, la Société générale annonçait encore le lancement d’une série de produits financiers respectant la loi coranique…

Un des grands débats actuels de notre démocratie est de savoir comment intégrer aux principes et aux valeurs qui la fondent, la diversité des cultures qui s’y développe et contribue à sa richesse.
Dans sa façon de se construire, durant le 19ème et 20ème siècle, la France a fait le choix de procéder par abstraction des différences.
Pour davantage de liberté et d’égalité.
Tout un système institutionnel (éducation, santé etc. etc.) a donc été élaboré selon ce principe, permettant d’émanciper les individus de leur condition naturelle, leur ouvrir le champ des possibles, leur conférer davantage de pouvoir…
C’était une dynamique de modernité, une dynamique de progrès.
Mais c’était aussi une sorte de destruction créatrice qui, aujourd’hui, nous laisse individuellement plutôt content mais collectivement perplexe. Une dynamique qui a fait muter la société et en a sapé des bases connues et reconnues (l'école laïque par ex), et demande à présent à les réinventer.
Parce qu’aujourd’hui, le pouvoir individuel réclame de plus en plus fortement la reconnaissance des identités autrefois transcendées.
Parce que, dans le même temps (et ceci, indépendamment de l’observation précédente), un dangereux écart se creuse entre le rappel incantatoire de valeurs universalistes faisant abstraction des différences et la persistance de discriminations qui en sont la négation.

Alors, plusieurs questions/défis :

Jusqu’où aller dans la reconnaissance à accorder aux identités, aux différences ? (on voit déjà qu’il y a sans doute du boulot sur les termes).

Que vaut l'affirmation des libertés de l'individu si une culture dominante lui dénie tout droit d’expression (sous diverses formes : langue, traditions mais aussi type de consommation) ?

Et comment éviter que l’on ne sacrifie le groupe à l’individu, en fragilisant l'espace public et en exposant le lien social aux dérives communautaristes (même si ce mot est devenu inapproprié par le dévoiement politique dont il est l’objet) ?