01/08/2007

Blow up et mon explosion ontologique

"Le monde, la réalité où nous vivons sont invisibles et l’on doit donc se contenter de ce que l’on voit".

Antonioni incarne son propos dans Blow up. Un chef d’œuvre qui n’a rien à voir avec une mise en scène de l’absence de sens. Mais grâce auquel, au contraire, intellectuellement et sensitivement, on comprend que si un seul regard ne peut suffire pas à prouver quoi que ce soit, c’est peut-être dans la confrontation de plusieurs regards que l’on peut tenter de déchiffrer quelque chose…
Pour moi ce film fut une révélation.
Au même titre que La Condition Humaine de Malraux. Ce moment où Chen le résistant, réécoute un message qu’il a enregistré en surimpression sur un disque. S’énerve croyant qu’il a été modifié, alors qu’il s’agit bien du sien mais que, tout simplement, il ne reconnaît pas sa voix. Il ne se reconnaît pas. C’est très exactement à ce moment là que j’ai compris (et intégré) que nous n’apparaissons pas aux autres comme nous croyons être.

Deux grandes découvertes ontologiques.
Deux fragilités extrêmement humaines à convertir en opportunités magnifiques.
Job d’une vie !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

A signaler sur tout un autre sujet mais en écho tout de même "Blow out", le film troublant de Brian de Palma. Ou comment la posture de voyeur tourne à la névrose mortifère...