04/09/2007

Le Parisien retouche lui aussi un bourrelet de Sarkozy

Ce matin, la Une du Parisien-Aujourd'hui en France annonce : "Vive l'autorité !". Avec en surtitre : "Un élève sur deux veut plus de fermeté" selon un sondage TNS Sofres.

Sauf que, dans le sondage, la question porte sur les SITUATIONS LES PLUS FREQUEMMENT RENCONTREES à l'école, pas sur les attentes à l'égard de celle-ci.
Parmi un certain nombre d'items, un enseignant ayant des problèmes d’autorité arrive effectivement en tête (49%) des situations que les élèves* disent rencontrer. Devant un niveau de classe hétérogène (36%), une classe surchargée (27%), des locaux inadaptés, etc... etc...

MAIS La fréquence d'une situation n'en fait pas forcément son importance.

Pour preuve : les ATTENTES exprimées, les améliorations souhaitées.
La question a bien été posée mais, curieusement, Le Parisien ne la mentionne que partiellement, sans graphique, en tout petit et bien plus loin en pages intérieures.
Là, pour les élèves comme pour les parents (sans distinction manifeste) on trouve en priorité : réduire le nombre d'élèves par classes ou par cours (40%), développer le soutien individuel (26%), augmenter le nombre de professeurs (20%), développer les nouvelles technologies dans l'enseignement (20%), faire évoluer les méthodes pédagogiques (19%), rénover les locaux (17%) devant... en SEPTIEME POSITION... seulement... que les enseignants montrent plus d'autorité (15% au total, dont 16% pour les élèves et 15% pour les parents)....

Donc NON, un élève sur deux ne "veut" pas plus d'autorité. Un élève sur deux constate des problèmes d'autorité mais seulement 16% en réclament davantage.
En revanche une très large majorité souhaite PLUS DE MOYENS.
Comme si d'ailleurs - et ça paraît logique - ces moyens pouvaient contribuer à enrayer les fameux problèmes d'autorité.
Au moment où le Gouvernement supprime des postes dans l'Education Nationale, comme Paris Match, Le Parisien-Aujourd'hui en France a donc lui aussi préféré retoucher la réalité et servir la soupe, quitte à déraper dans la malhonnêteté intellectuelle.
Lamentable !

*
âgés, au passage, de plus de 15 ans, donc essentiellement des lycéens... ce qui n'est mentionné nulle part dans Le Parisien

1 commentaire:

Anonyme a dit…

C'est Pierre Légaré, un humoriste de l'autre côté de l'eau (enfin du même côté que Céline Dion) qui affirmait :
"Quand tu mentionnes un pourcentage, il y a 88% des gens qui croient tout ce que tu affirmes. Ca monte à 92% si tu en mentionnes un deuxième."

Merci pour ce billet