19/03/2008

Les Femmes aussi (Saison 2 ?)

Quand j'étais petite (déjà hyperactive et obsessionnelle mais aussi colérique à tendance boudeuse), ma Mère m'a dit un jour qu'il était plus facile de faire la tête que de la défaire.
Comment revenir ensuite sur le silence que l'on a délibérément instauré ? Que dire ? Sur quel ton ?... souvent c'est la fuite en avant.
J'ai trouvé ça tellement vrai qu'ensuite j'ai toujours soigneusement évité de (trop) me mettre dans cette délicate situation.

Mon dernier billet sur ce blog date de.... pfff.... l'année dernière.
Et ça me fait un peu comme si j'avais fait la gueule. Alors que pas du tout hein ! Plein de choses à vivre, à écouter, à laisser faire... et pas trop envie de parler, c'est tout. A commencer par notre petit(e ?) Calez Junior qui va maintenant (très) bientôt se pointer.
J'ignore si cette imminence y est pour quelque chose mais du coup, depuis quelques temps j'ai à nouveau envie de poster... Sans savoir par quel bout m'y remettre (et si je vais avoir le temps de continuer !)...

Alors pourquoi ne pas reprendre là, maintenant.
4 heures du mat'. Insomnie. Lecture. Verre de lait. Canapé. Télévision. Et découverte sur France 5 de l'émission Les Femmes... aussi. Une série de documentaires datant des années 60. Témoignages de vies ordinaires de femmes françaises. Le travail, la famille, la sexualité, le divorce... pendant ces toutes dernières heures avant leur "libération" qui affleure déjà comme une souffrance larvée, sous la rigidité du cadre domestique et la soumission légale à leurs maris.

Ce travail est réalisé et produit par Eliane Victor et j'aime vraiment la démarche équilibrée de cette femme accusée par les féministes de l'époque de ne pas aller assez loin et par les autres de dépasser les bornes.
Le quotidien de ces femmes, souvent émouvant, violent même pour la femme que je suis quelques petites décennies plus tard, raconte une histoire de notre pays qui, pour n'être ni celle des dominants ni celle des glorieux exploits ou des grandes atrocités exprime peut-être encore mieux ce dont nous venons.
Au moment où, face aux hommages rendus à Lazare Ponticelli, dernier des poilus, je trouve au passage fort dommage que l'on ne dise pas un mot de toutes leurs veuves, toujours en vie...

Invitée à réagir à ces portraits, Françoise Forette, professeur de médecine, ressent ces femmes d'alors comme "moralement voilées". Et fait le parallèle avec à toutes celles qu'elle est amenée à croiser lors de conférences qu'elle dispense en Turquie, en Afrique ou au Moyen-Orient et qui, elles, se trouvent physiquement voilées.
(Digression) Ce sujet du voile m'est toujours apparu éminemment délicat. Comme s'il existait 2 voiles en fait.
Un article allemand lu récemment dans Courrier International (n° 905) s'interroge d'ailleurs sur ce foulard qui, en Turquie, semble être paradoxalement devenu un symbole d'émancipation pour les femmes musulmanes.
Loin de renvoyer à leur claustration dans l'espace privé, le voile apparaît en effet pour certaines d'entre elles comme une démarche individuelle et sciemment choisie, symbole d'une modernité qui leur permet, au contraire, de s'imposer dans l'espace public.
Soit.
N'empêche qu'on ne peut s'empêcher de penser que porter le voile, c'est tout de même aller vers l'enfermement...

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