24/10/2007

Triptyque angevin et duo coréen

(Escapade du we dernier)
Triptyque est la manifestation que la ville d’Angers consacre chaque automne à l’art contemporain.

Comme chez sa grande sœur, la FIAC, qui se déroule souvent au même moment, et comme d’habitude dès lors qu’il s’agit d’art contemporain, on trouve…
... beaucoup de choses qui relèvent bien moins de l’art que de la déco,
... des trouvailles conceptuelles de « faiseurs » qui déclinent leurs « trucs » au risque (rarement évité) de s’épuiser,
... des choses intéressantes mais (trop) visiblement inspirées d’autres qui l’étaient plus encore (intéressantes), quand elles étaient nouvelles et participaient d’infléchir le cours de l’histoire de l’art…
... et puis il y a les DECOUVERTES…
En l’occurrence, le travail de deux coréens, Soo Young KWAK et Chun Hwan KIM, remarqués par la galerie Gana Beaubourg, filiale parisienne de l’une des plus importantes galeries coréennes.

Chez le premier (ici : Strangers, 2006), coexistent le figuratif et l’abstrait, l’impressionnisme et l’expressionnisme, le mouvement et l’immobile, la temporalité et l’espace, le trait et le vide, la dureté et la sérénité…. Mais ces contrastes n’explosent pas ou ne s’annulent pas. On dépasse juste subtilement l’oxymore et je trouve ça très fort.
Les formes surgissent à une distance qu'il faut chercher... quand le regard va au-delà de la complexité de l’atomisation qui brouillent - sur bien des plans - notre modernité. Ce sont des figures qui hantent et travaillent nos sociétés, convoquent la mémoire, la disparition, l’autre…



Quant au second (ici : A la mode, 2005, pas tellement à son avantage je dois dire), c’est bizarre comme il m’évoque tout à la fois Raymond Hains, les vertiges numériques du photographe allemand Andreas Gursky et la musique répétitive de Steve Reich
Comme le nouveau réalisme, il s’agit d’une entreprise de recyclage (papiers, déchets…) mais d’un réel qui se trouve différemment problématique aujourd’hui et s’inscrit au-delà de la société de consommation. Et s’il y a étourdissement, celui-ci reste provisoire car le regard « accroche » au milieu d'une répétition qui ne se perd pas dans l’accumulation mais lâche une trace...



Finalement, l’un comme l’autre m’ont laissé l’impression jouissive d’avoir intégré et digéré la modernité, fait la synthèse de ses dimensions disparates et centripètes, pour, passés la stupeur, le déni, la tentation du refuge dans la passé ou de la cristallisation dans le présent, poursuivre la course de l’humanité vers l’avenir…

J’y connais rien à l’art coréen mais je vais m’y mettre !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

amuses toi bien chere lez

http://www.moca.go.kr/Modern/eng/gallery/body_gallery.html

Anonyme a dit…

J'adore ce Soo Young KWAK : une merveille d'équilibre...