08/11/2007

Pipolitisation

Hier matin, Libé titrait sur « le gang des potiches », alias le Gouvernement.
Rachida Dati en était bizarrement épargnée…
Ce qui m'a donné envie de revenir sur une anecdote hélas assez signifiante…
Dimanche soir dernier sur France 2 : ouverture du JT sur la triste affaire de l’Arche de Zoé. Olivier Galzi « profite de la présence » du Garde des sceaux pour lui demander son avis.
Deux phrases et aucune relance plus tard (Dati dit en substance : le Tchad est souverain / j’ai confiance en la justice : sic), le journaliste enchaîne avec un « Nous reviendrons tout à l’heure sur votre actualité ».
Le ptit tic journalistique me fait sourire. L’expression est d’habitude réservée aux chanteurs, comédiens… aux artistes qui viennent de sortir un album ou un film et en font la promotion.
Si « l’actualité » du Garde des sceaux n’est pas l’affaire de ressortissants français jugés à l’étranger, je m’attends logiquement à ce qu'on s'attaque au gros morceau de la réforme de la carte judiciaire.
Que nenni !
L’expression n’était pas impropre, la ministre de la justice est bien venue faire la promo de son bouquin, Je vous fais juges. Une autobiographie qu’elle a écrite parce quelle en avait (trop trop) marre des gens qui racontent (vraiment vraiment) n’importe quoi à son sujet et qu’elle a ressenti (très fort) le besoin se justifier....
L’introduction est suivie d’un petit reportage agiographique (témoignage poignant de la sœur, extrait valorisant d’une audition…).
Et hop, l’échange retrace ensuite les différentes étapes du parcours formidablement méritant de madame le Garde des Sceaux issue de l’immigration.
Puisqu'on en cause... mais non, aucune question explicite sur les CV falsifiés, sur les pressions sur l'Express, sur son cabinet.
Pas de questions surtout pour savoir si cette démarche éditoriale s’imposait vraiment, si elle n’avait pas mieux à faire, si son action et le déploiement de ses compétences ne pouvaient s’autosuffire. Non, pour une fois, on ne parle que du fond.
Et puis, à la fin, « juste une question » (Galzi s’excuse presque de ce petit hors sujet) sur les nombreuses réactions que provoque la réforme. Ce à quoi, Rachida Dati réplique : « il y a deux façons de réformer : ne rien faire et réformer, moi j’ai choisi de réformer » (hum).
Et de conclure sur sa candidature aux municipales (là, on raccroche au parcours, on est en plein dans la continuité, tout va bien).
En cinq minutes, tout a été emballé comme si l’on avait affaire à la comédienne d’un film coproduit par la chaîne… Exactement le même traitement, 5 minutes plus tard, pour Etienne Daho qui sort son nouvel album, ce qui donnera lieu en décembre à un grand show sur France télévision (France 4 ou...France 2).

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ouaou quelle verve.